Tomber amoureux… mais en fait, de quoi?
Publié par Axelle De Brandt | Date : 2018-01-16 | Catégorie : Axelle De Brandt, Les Croyances, Les Relations
Tomber amoureux, une chose si naturelle, tellement évidente dans une vie. Et tellement désirée.
Tomber amoureux, drôle d’expression qui n’a rien d’anodin. Tomber: il faut bien cela pour oser se lancer dans l’aventure du couple, entre amour et liberté.
Oui, oser!
Car cette relation, aussi merveilleuse qu’elle puisse être, elle est aussi une des plus mystérieuses… surtout quand on prend conscience que, finalement, même après 10 ans de couple, on connaît tellement peu l’autre. Et d’ailleurs on se connaît tellement peu soi-même…
Par ailleurs, nous avons rarement reçu dans notre jeunesse une éducation au vivre-ensemble… Heureusement, l’autre va nous révéler à nous-même.
Il est préférable alors d’être ouvert à l’idée que le couple est un laboratoire d’apprentissage, une des expressions favorites de Pierre.
Et l’aventure du couple prendra tout son sens.
Oser le couple
Avec Pierre, mon compagnon depuis 2003, je ne peux pas dire que je suis « tombée » amoureuse mais, très vite cependant, il était devenu évident pour nous d’emménager ensemble et, pour ma part, de quitter mon métier d’infirmière et de travailler avec lui. Et aussi, de me former à l’Alignement pour en faire mon métier.
Mais, en fait, ce n’était pas si évident que cela car, malgré quelques relations amoureuses, cela faisait presque 20 ans que je vivais seule. En fait, je n’avais jamais habité avec quelqu’un…
A posteriori, j’ai compris qu’il me fallait vivre cette impression d’évidence pour me lancer dans l’aventure sans trop me poser de questions car cela n’a pas été si… évident par la suite.
Je pensais être quelqu’un d’indépendant
Ayant toujours travaillé depuis la fin de mes études, j’étais, c’est vrai, indépendante financièrement: j’avais ma voiture, je m’étais acheté un appartement que j’avais aménagé à mon goût, je voyageais aux quatre coins du monde, avec une agréable vie sociale, culturelle et sportive. Je pouvais gérer tout cela assez facilement même si je sentais qu’il y avait quelque chose qui n’était pas ok, même quand j’étais dans une relation amoureuse.
Un déclencheur
Décider de vivre en couple avec Pierre a permis que ce « quelque chose qui n’était pas ok » se réveille peu à peu mais l’expérience qui en découlait était toujours plus douloureuse. Il ne faut pas oublier que vivre avec Pierre, c’est aussi vivre avec l’Alignement, d’autant plus que j’étais en plein processus de formation. Dans nos discussions, il était souvent question de potentiel, de sens, de projets, de prendre sa place, d’apporter sa contribution. Pierre me demandait mon avis, mes conseils, ma collaboration. Plus il me demandait de me positionner dans la vie professionnelle comme dans la vie privée, plus je me sentais régresser car je ne parvenais pas à le faire. J’en étais arrivée à ne plus me croire capable de rien… malgré du travail sur moi, ce qui me confirmait que j’étais vraiment quelqu’un d’incapable.
Que se passait-il?
Lors de ma venue au monde, certaines circonstances ont fait que je ne me suis pas sentie la bienvenue. Mes parents avaient déjà 2 enfants (12 et 8 ans). Ce n’était pas dans leurs projets d’en avoir un 3ème. Ils venaient de déménager dans un nouvel appartement idéal pour 4 personnes et ils en avaient profité pour se débarrasser de tout ce qui concernait la petite enfance. Quand ma maman a appris qu’elle était enceinte, la première chose qu’elle a dite, c’est: Mais qu’est-ce qu’on va faire de ce bébé?. En plus de ne pas être la bienvenue, j’ai ressenti un danger pour ma vie: quelqu’un pouvait mettre fin à ma vie (même s’il n’en a jamais vraiment été question d’avortement).
De ces interprétations ont découlé des croyances, entre autres, comme: Si je veux rester en vie, il vaut mieux exister le moins possible. J’ai mis en place plein de stratagèmes cohérents avec ce besoin d’exister le moins possible, surtout dans la vie des autres.
Comment?
En étant une enfant très facile, qui ne posait pas de problèmes, bonne élève, jamais malade, qui ne demandait rien, toujours souriante, qui s’adaptait très facilement aux autres, qui donnait l’impression d’aimer tout et tout le monde… et que tout le monde adorait. Mais finalement, je ne me demandais jamais ce que j’aimais, ce que je voulais, qui j’étais vraiment.
Avec les années, j’avais construit une vie qui me permettait de rester sans en avoir conscience dans ma zone de confort, et d’éviter toutes les relations trop impliquantes dans lesquelles je devais me positionner, prendre ma place, prendre des initiatives, en fait, exister.
En faisant le lien avec les 7 besoins fondamentaux selon l’Alignement (sécurité, repères, liberté, amour, cohérence, sens et réalisation), je peux dire que j’avais passé ma vie à satisfaire mon besoin de sécurité (rester en vie). J’utilisais mon besoin de repères pour me protéger des autres mais le prix était de sacrifier mon besoin de liberté (être moi-même). Satisfaire mes autres besoins (amour, cohérence, sens) impliquait que je prenne ma place parmi les autres, avec les autres, et cela réveillait chaque fois cette peur irraisonnée pour ma vie. Et, la plupart du temps, mon subconscient s’organisait pour qu’à un moment, j’arrête ce que j’étais en train de réaliser, peu importe la raison. Au final, l’expérience que je faisais était de ne pas avancer, voire même de régresser. Au point que je me disais: Ce serait mieux si je n’étais plus là, ce qui revient à ne pas exister…
Mon système de croyances avait gagné!
Pourquoi je vous raconte tout cela?
Je n’ai pas rencontré Pierre par hasard, il n’est pas devenu mon compagnon pas hasard. À ce moment-là, avec qui j’étais, avec cette peur que les autres puissent mettre ma vie en danger, peur dont j’étais totalement inconsciente, qui allait à l’encontre de mes besoins fondamentaux et qui m’empêchait d’avancer, Pierre était la personne idéale pour me bousculer, pour que je puisse aller au bout de ce travail de prise de conscience et de changement, avec toute son intelligence, sa compréhension de l’être humain et surtout avec sa patience ainsi que tout son amour.
Dans les moments les plus difficiles, y voir un apprentissage n’était pas toujours facile. Parfois, je me demandais: Est-ce que je me suis trompée à ce point sur Pierre, sur moi, sur le potentiel que j’avais vu dans notre relation?. Mais je sentais que je n’étais pas au bout de l’apprentissage et que sortir de la relation n’allait rien régler. Et surtout, nous avions des centres d’intérêts, des projets et une vision commune qui donnaient sens à notre couple.
Et Pierre avait aussi ses apprentissages à faire avec une compagne comme moi… Mais, de cela, je lui laisserai la liberté d’en parler un jour.
Mon apprentissage
Quand j’ai réalisé que j’allais contre ma nature humaine (en me sabotant, en n’allant pas au bout de mes objectifs, en me retirant peu à peu de la vie,…), l’absurdité de préférer ne pas exister m’est apparue, surtout que ma peur, mon besoin de me protéger des autres n’avaient rien de « réel » sauf dans ma tête. J’ai choisi d’aller dans le sens de la vie. Je pouvais commencer à satisfaire mes besoins de liberté, d’amour, de cohérence et de sens. Cela n’était plus de l’ordre d’un intérêt intellectuel. Je pouvais le vivre, le concrétiser dans ma vie et avec les autres.
Est-ce que c’était facile, agréable?
Non, mais ce qui rend désagréable le processus, ce sont nos peurs, nos résistances. Je peux vous dire que croire qu’il vaut mieux exister le moins possible ne facilite pas le travail de changement. Cela ralentit franchement le processus.
Ce qui m’a aidé à poursuivre ce travail, à ne pas abandonner, c’est d’avoir les grilles de lecture de l’Alignement, dont:
- les 7 besoins fondamentaux
- l’idée que toute expérience désagréable est un message à propos de croyances disharmonieuses qui font obstacle à mon épanouissement
- la croyance que si je suis toujours sur Terre, c’est que j’ai encore une contribution à apporter.
Ce cadre de réflexion et d’action m’a permis de ne pas lâcher même dans les moments douloureux.
La raison d’être d’un couple
Quand on tombe amoureux, c’est souvent de quelqu’un qu’on ne connaît pas. En fait, on tombe toujours amoureux d’un potentiel: ce que l’on aimerait vivre dans une relation. On imagine que c’est possible avec cette personne-là (sans l’avoir vécu, donc). Et parfois, c’est un fantasme: ce n’est pas possible parce que le potentiel était un leurre. Pas le potentiel de l’autre, mais le potentiel de la relation entre soi et l’autre, c’est-à-dire le potentiel d’évolution dans la relation avec l’autre.
Si vous tombez amoureux, cela correspond non pas à ce que vous recherchez, mais à ce dont vous avez besoin. Et si c’est disharmonieux, cette disharmonie est donc la raison pour laquelle vous êtes tombé amoureux, c’est-à-dire pour pouvoir évoluer.
Oser le couple, c’est oser un fameux pari: se lancer dans une expérience de conscience, d’apprentissage, de changement, d’évolution pour soi, pour l’autre, dans un cadre d’entraidance particulier. Car, toute relation, de quelque nature qu’elle soit, devrait avoir le même objectif: s’entraider à évoluer.
Pour terminer…
Et, dans le cadre du couple,
- Vous ne serez jamais parfait(e).
- Votre partenaire ne sera jamais parfait(e).
- Mais vous serez toujours parfaits l’un pour l’autre.
Axelle De Brandt